Fiche RP © codé par Hans sur Apple Spring

Keep your Pity for you

L'hôpital, voilà bien une chose de ce monde que je n'apprécie pas et dont je me passerai avec la plus grande joie. En mon monde, dans la situation ou je me trouve on m'aiderai en me donnant des béquilles pour marcher ou une jambe de bois, puis on me laisserait tranquille, on me laisserait vivre ma vie avec ma fausse jambe, mais ici, dans ce monde ou on tente de vous faire croire que vous êtes une personne des plus importante, une personne dont on cherche à prendre soin, j'ai l'impression de passer ma vie à l'hôpital et c'est un peu ça puisque toutes les deux semaines environs, je dois aller voir mon prothésiste pour vérifier ma prothèse, mon moignon, être sur que tout allait pour le mieux et bien sur j'étais obligé de le faire, obligé de revenir en ce lieu que je haïssais car sinon, je pourrais avoir des soucis et mon ordonnance pour quelques cachet contre la douleur que je pouvais parfois ressentir serait immédiatement annulée.
C'est ainsi qu'une fois de plus j'ai pris la direction de l'hôpital, marchant d'un pas mesuré, profitant de l'air matinal pour prendre de profondes inspiration, oublié ce que je devais faire en l'instant en me disant que ça passerait bien vite et puis il y avait souvent là bas une jeune personne à qui j'étais quelque peu attaché. Elle s'appelait Angie et tout ce que je pouvais dire était qu'elle avait un sacrée tempérament. Elle était encore plus mal lotie que moi, coincée dans une chaise roulante, elle n'avais plus l'usage de ses jambes, mais était ce dû à la malédiction ? Qui sais donc, je l'espérais pour elle, espérais la voir debout sous peu dans une magnifique robe, me souriant d'un air ravie en me rassurant sur sa santé et en me disant, qui sais, qui elle était quand la malédiction ne nous avait pas encore touchés.
La marche jusqu'à l'hôpital dura un peu plus d'une demi heure. Une marche des plus agréables avant que je n'arrive à l'immense bâtiment, passant dans le hall, quittant le rez de chaussée pour rejoindre le service d'orthopédie ou j'avais ce fameux rendez vous. A ce que je savais on voulait me proposer une nouvelle prothèse, plus pratique et simple, dans un matériaux tel que le silicone ou je ne sais quoi. Il faudrait que j'y réfléchisse, ce n'était pas rien après tout n'est ce pas ? Arrivant finalement à la salle d'attente de mon médecin, je la vis, calée entre deux chaises, les joues rosies de colère, à croire que les médecins ne savaient pas faire autrement que de nous traiter comme de pauvre petites choses handicapée.

« Tiens, ma jeune fille à roulette préférée. Bah alors, tu m'attendais ou t'as rendez vous pour qu'on te rappele à quel point t'es une pauvre handicapée ? »

J'en riais un peu, mais je savais qu'elle comme moi ne supportions pas ce genre de choses, que nous ne nous considérions pas comme handicapés et qu'en ce sens nous ne voulions pas qu'on nous traite différemment.

« Je dois aller voir mon prothésiste, paraît qu'il veux proposer au pauvre petit n'a qu'une jambe que je suis une nouvelle jambe ! Faudrait peut être demander à une de ces bonnes fées de m'en faire repousser une tiens ! Mais bon si tu veux après on va se boire un café? »

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Keep your Pity for you

La façon dont elle baissa son magasin, me lançant sont petit regard en coin, ne mit aussitôt le sourire aux lèvres. Cette gamine était réellement une sœur pour moi, je la comprenais tellement avec ses roulettes, elle était aussi handicapée que moi au final certes je pouvais marcher et pas elle, mais les regards étaient les mêmes. Pauvre chose handicapée, inapte à se suffire, ayant besoin de la pitié d'autrui pour parvenir à survivre, à se sentir humain. On était pourtant pareil aux autres. Ma jambe ne m'handicapais pas plus que cela, ma prothèse faisait son travaille, je marché, vivait, faisait mes courses, allait même courir de temps à autre. Quoique parfois j'allais nager, mais aux heures ou personne n'était là pour observer mon moignon, pauvre petit unijambiste que je suis. Je lui proposais ainsi d'aller prendre un café, nous ne nous voyons pas si souvent après tout, nos jours ne coïncidaient pas souvent, pas plus que nos heures de rendez-vous. Petit bémol, je devais souffrir de la torture de mon prothésiste avant cela. Sa réponse fut positive et quelque peu amusante en soit. Une aide à domicile, manquait plus que ça, à croire que c'était vraiment une empotée.

« C'est pas faux que t'aurai bien besoin de ça ! Je sens l'odeur de tes fesses d'ici dit donc ! Quelle misère quand on est handicapé on est même plus capable de se laver ou de se torcher nous même ! Faudrait leur proposer de nous donner la béquer aussi ils se sentiraient mieux ! Bref aller je vais voir le docteur des horreurs ! »

La laissant là avec son magasine, je rejoignais le cabinet de mon médecin qui comme toujours me demanda d'enlever mon pantalon, sans même m'offrir un verre avant, une honte je vous dit, mais ou va le monde ? Puis il m'enlève ma prothèse, examine le moignon, le touche, le palpe, le caresse et je finis par m'en énerver d'ailleurs

« C'pas la peine de vous exciter dessus, je jouis pas encore du moignon ! Alors dépéchez de finir j'ai pas que ça à faire ! »

Semblant le choquer par mes propos, il se hata de terminer avant d'inspecter la prothèse, me poser quelques questions sur de possibles douleur du au frottement ou autre, ce à quoi je répondait au mieux. Puis le moment venu, je remis ma prothèse et quittais son cabinet.

« Ah oh fait ! Vu que vous êtes le seul unijambiste de la ville, je parie que vous êtes le soldat de plomb ? »

«  Ouah, t'as deviné ça tout seul Cendrillon ?! Bah dis donc t'en as là dedans ! Pauv'con ! »

Le laissant ainsi, je quittais son bureau, retournant voir ma belle Angie qui m'attendait toujours, lui souriant d'un air ravi

« Bon y a la fée mon cul qui m'a laissé filer, on va se boire un kawa ou pas ? Faut que je te pousse l'handicapée ou tu pourra avancer toute seule ? »

Riant un peu, je la suivais au pas, la poussant tout de même un peu pour l'aider, rejoignant un petit café non loin ou je commandais deux café en lui souriant d'un air ravie.

« Alors ma belle, la levée de la malédiction se passe bien ? Pas trop de chieur qui te tourne autour en mode qui est tu d'ou viens tu ? »

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Keep your Pity for you

Le rire si caractéristique d'Angie ne pu m’empêcher de sourire à mon tour. Après tout, n'était ce pas ce que je recherchais par cette remarque plus ou moins vexante ? Enfin, elle savait bien que je riais avec elle ! Nous connaissions tous les deux les soucis liés à l'handicap, les regards des gens et je préférais en rire avec elle que de pestais contre ces connards, c'était notre façon d'extérioriser la chose après tout. Je passais donc ma visite, étant plus ou moins aimable avec ce con de médecin qui s’amusait à me tripoter le moignon comme si il tentait de me le masturber avant de l'envoyer carrément chier avec sa remarque plutôt perspicace sur le qui est tu ?! Putain le nombre de fois ou je l'ai entendu depuis la levée de cette putain de malédiction... Finissant ainsi cette connerie de visite pour vérifier ma prothèse, ce qui est malgré tout important sachant que j'étais le shérif de cette ville, je rejoignais Angie dans la salle d'attente, lui envoyant une phrase comme je savais si bien les faire avec la fée mon cul et tout le tralala
Un nouvel éclat de rire la pris et je la laissais rouler, marchant tranquillement à coté d'elle, la poussant de temps à autres, mais sans plus. J'aurais pas forcément aimé qu'on me pousse tout le temps alors je voyais pas pourquoi je le ferais pour elle ! Elle pourrait mal le prendre puis elle devait bien se débrouiller, il y avait pas toujours quelqu'un derrière son cul après tout.
Avançant ainsi quelque peu jusqu'à la cafétéria de l’hôpital, je me lançais dans la discussion du moment, la malédiction et nos véritables identités. Je trouvais ça particulièrement chiant tous ces gens occupés à nous demander qui tu es, tu viens d’où, c'est quoi ton conte ? J'avais envie de leur foutre ma prothèse dans le cul jusqu'à l'estomac pour les calmer avec leur question, mais ça n'aurai pas été très professionnel de la part du Shérif de la ville...

Elle me parla ainsi du fait que peu de monde la recherche et que ça lui allais aussi bien, mais qu'elle cherchais malgré tout ses six sœurs et éviter un ennemi juré. J'en souriais, c'était vraiment une connerie cette malédiction, mais j'étais content de voir que j'étais pas le seul dans la merde. Arrivant à la cafétéria, je m'installais à une table, poussant une chaise pour qu'elle puisse prendre la place avant de répondre.

« Boarf tu sais...y a tout le monde qui veux savoir qui je suis, d'ou je viens...même si c'est pas bien compliqué à deviner tu connais beaucoup de perso de conte unijambiste toi ? Puis j'ai retrouvé personne et personne m'a retrouvé...du coup ça me fous un peu les boules, parce que j'aimerais bien retrouvé...enfin bref, pas la peine que je m'étale ! Tu veux boire quoi ? »

Changement de sujet bonjour ? Bah ouais j'avais pas envie de m'étaler sur mon homosexualité, sur ma recherche de mon danseur et ma crainte qu'il soit aux mains de ce petit de diable en boite ! Ca ne regardais que moi après tout ? Me raclant un peu la gorge, je laissais une femme s'approcher de nous et commander un café allongé avec du sucre suivi par Angie avant de reprendre la conversation.

« Bon sinon...la malédiction à causé ta perte de jambe ? Ca veut dire que tu va remarcher ? C'est super pour toi ! »